Résidence

Articles de presse.


Les Iconoclasses à l’école Cahan-Lhermitte

L’autre regard de Maxime FAUVEL

L’autre vendredi, les parents des élèves de CM1 de Monsieur vincent, à Cahan·Lhermitte, étaient invités à découvrir l’exposition réalisée par Maxime Fauvel dans le cadre des Iconoclasses. Cette opération est menée pour la sixième fois par la galerie Duchamp. Elle place en résidence pour trois mois des artistes dans les écoles d’Yvetot et de la région qui le souhaitent!.

A Cahan-Lhermille, Maxime fauvel, ancien élève des beaux-arts, a invité les élèves à regarder leur salle de classe sous un angle particulier. L’artiste s’intéresse au paysage et au voyage, détourne ces concepts de leur définition habituelle. Pour commencer, il a diffusé aux enfants le film les Contes de Gulliver. Parce que c’est une histoire où les rapports d’échelle sont changeants. De fil en aiguille, les jeunes Yvetotais et l’intervenant ont modifié leur décor habituel. Ou plutôt la vision qu’ils en ont.

Le tableau vert s’est transformé en forêt. Le tableau voisin, quadrillé, s’est mis à représenter les parcelles sur lesquelles s’installent les maisons.

Dans le tiroir d’un bureau s’est installé un terril. Aux pieds de ce dernier s’élève une minuscule maison poussiéreuse qui sert à donner l’échelle. Dans un autre tiroir, une guirlande clignotante rappelle l’effet d’un âtre rougeoyant !

Avec un peu d’effort, on sentirait presque la chaleur en émaner.

L’artiste détourne les concepts

De ces installations différentes ressort une démarche.

« Ce n’est pas seulement la peinture, la sculpture ou l’objet qui m’intéresse, c’est aussi la façon de les intégrer dans l’espace. J’utilise un objet dont je contrarie la fonction. J’apporte une autre façon de le voir. »

Comme exemple, le wagon que les élèves et lui ont installé à la place du bras d’un tourne-disque. Sur la platine tourne une maison.

Nous sommes à l’extérieur mais c’est Je paysage qui défile. Comme quand nous sommes à l’intérieur du train. Petit à petit, les enfants ont compris la façon de voir de l’artiste.

C’est le but poursuivi par Thierry Heynen, directeur de la galerie Duchamp et Pascale Rompteau, responsable des Iconoclasses.


Maxime Fauvel invite les élèves de la classe de Monsieur Vincent, école Cahan-Lhermitle, par petits groupes, à réfléchir sur la mise au point de ses installations éphémères et poétiques.

Des éléments de leur environnement scolaire tels que le tableau ou le bureau prennent une dimension autre lorsqu’ils sont remaniés dans les installations de Maxime.

Si le panorama imprimé d’un paysage de montagne devient volume cylindrique autour duquel on peut déambuler, ce n’est pas par hasard…

Pour en arriver là, Maxime et les enfants sont passés par un cheminement, éliminant peu à peu les possibilités qui ne semblaient pas justes. Ensemble, dans la salle de classe réservée les jeudis à l’artiste, ils ont d’abord accroché le papier-peint au mur, de façon classique, puis sur deux plans, le haut du paysage au mur et le bas au sol, et enfin l’idée de jouer de cette image de paysage sans profondeur tangible pour en faire un volume s’est imposée, au regard aussi des installations précédentes, décidées sur le même principe de choix plus ou moins pertinents à discuter

Perspectives, paysages, fiction ou réalité, image fixe ou animée, volume ou plan sont parmi les notions avec lesquelles les enfants et Maxime jonglent pour créer des connexions entre les différentes installations qui ont pris forme au cours de la résidence.

Le tableau d’école, vert foncé, ou quadrillé est devenu forêt ou village par le seul geste de fixer quelques arbres et une maison miniatures, perpendiculairement au plan vertical du tableau. La perspective inhabituelle due il la verticalité est troublante, aussi est-il possible de rétablir un semblant de stabilité en jetant un regard dans des miroirs, en hauteur, à peine visibles derrière la lampe qui éclaire le tableau.

Voyage aussi dans le bureau-valise: un terril a poussé dans un tiroir.

À son pied, une minuscule maison de bois, identique à celle du tableau, déjà noircie par les poussières noires, donne l’échelle; une cascade coule dans les trois tiroirs superposés du bureau à gauche, et à droite l’image d’un paysage de montagne projetée en partie sur la porte du placard et sur le fond du bureau, dont la profondeur de champ est déformée, du moins questionnée par les reliefs du bureau. l’image aurait-elle ses limites?

Les enfants ont peu à peu compris la démarche de l’artiste, qui leur a par exemple montré des passages du film Le voyage de Gulliver dans lesquels les rapports d’échelle sont changeants, les objets décontextualisés et les certitudes sont questionnées.

Une partie de la classe de Monsieur Vincent participait aux lconoclasses 5, l’année dernière avec Marc Hamandjian : succès avec les créations d’architectures et remarque d’une enfant:

 »la première fois qu’on rencontre un artiste, c’est un peu bizarre, et la deuxième, c’est plus compris ».

École Cahan-lhermitte (27, rue Carnot 76190 Yvetot lei: 02 35 95 05 76)

Ces sept résidences d’artistes ont été réalisées dans le cadre de la convention de jumelage liant ces établissements scolaires et la Galerie Duchamp; Ce journal a été élaboré et réalisé par le service pédagogique de la Galerie Duchamp

Galerie Duchamp, BP 219, 7 rue percée 76190 Yvetot tél: 02 35 96 36 90 www.galerie-duchamp.com